Remo Mosconi

    Pilote Français 06/02/2014

    Double champion de France National 500

    Rédacteur : L'archiviste



    Q : Quels sont
    vos premiers contacts avec le motocross ?



    R : En 1955,
    j’avais été voir un motocross à Bordeaux et ça m’a plu. A l’époque je
    travaillais, j’étais pâtissier et j’avais une Alcyon de route.





    Q : Quelle fut
    votre première compétition ?



    R : C’était à
    Cenon à côté de Bordeaux. J’avais enlevé
    les garde-boue et les caches de ma moto de route, une Alcyon 250 ! Ma
    deuxième course eut lieu à Jonzac. Je suis tombé dans le bas d’une descente, la
    fourche était passée sous le moteur.



    J’ai attendu la fin
    de la saison sans courir car je n’avais pas assez d’argent pour la
    réparer. Puis Georges Delpeyrat a racheté ma moto pour finir sa saison, car il
    avait vendu son NSU/OSL et il lui restait trois courses Ă  faire.





    Q : Et après
    tout s’enchaîne ?



    R : Oui !
    Jacques Boisserie qui avait commandé une 350 Royal Enfield me l’a ensuite
    revendu. J’ai roulé avec pendant 2 ans. Puis j’ai acheté une 350 BSA. Elle a
    appartenu rapidement Ă  Paul Godey qui
    l’avait fait préparé à l’usine spécialement, mais après il n’en voulait
    plus, car c’était un petit cylindre et les nouveaux modèles avaient des
    ailettes plus grandes. C’est René Combes qui me l’avait vendu. Pareil, j’ai roulé
    avec pendant 2 ans. Elle fonctionnait bien. Puis un jour la bielle s’est
    ouverte. Je l’ai réparée, mais elle ne marchait plus aussi bien
    qu’auparavant !



    Puis j’ai acheté
    une 500. Avec Georges Delpeyrat, on a fait fabriquer des cadres chez Tancho Ă 
    Saintes que l’on avait équipé de moteurs Triumph et de boîte BSA.



    Ensuite j’ai monté
    une Bitza : partie cycle Rickman propulsée par un moteur Triumph avec un cylindre spécial, plus
    important que celui d’origine, une boîte BSA, une fourche Marzocchi, des freins
    double cames Norton prélevés sur une Norton de circuit de vitesse.



    J’ai accédé à la
    catégorie Inter en 1960 après ma troisième place en National 500 en 1959, mais
    ce fut une mauvaise saison et je suis redescendu en National



    Licences Inter de Rémo Mosconi




    Q : Quel est
    votre palmarès ?



    R : Je suis
    champion de France 500 National deux fois, en 1962 et 1965. Entre temps je suis
    monté en catégorie Inter, mais je n’avais pas la condition. Je ne tenais que
    30-35 minutes, puis je m’effondrais.





    Q : Avez-vous
    eu des retombées après vos titres ?



    R : J’ai eu de
    l’aide de la part d’un fabricant d’huile : Hafa.





    Q : Avez-vous
    roulé en Grand Prix ?



    R : Oui en
    Allemagne, Italie et Belgique. C’était en 1966.





    Q : Comment
    vous déplaciez-vous ?



    R : J’avais
    une voiture et une remorque. Mais au début, je voyageais en train avec ma moto
    en bagage accompagné ! J’avais une valise d’outils posée sur le guidon et le
    réservoir et mon sac à dos avec mes affaires. Puis au terminus, j’allais sur le
    circuit en échappement libre !



    Il m’est arrivé
    aussi de voyager en side-car Indian d’un ami. Nous avions installé un plateau à
    la place du panier du side pour charger la moto et moi j’étais assis sur le
    garde boue arrière de l’Indian !



    Par la suite j’ai
    acheté une Citroën 15.



    Je partais en début
    de week-end et je rentrais dans la nuit avant de retravailler le lundi matin.



    Je me déplaçais
    souvent aussi avec Jean Thiarcelin et « Jojo » Delpeyrat.





    Q : Quel
    métier exerciez-vous ?



    R : Mille
    métiers, mille misères !



    J'ai commencé comme j’étais pâtissier, puis j’ai exercé
    beaucoup de métiers : cordonnier, livreur, magasinier, taxi (comme cela j’étais maître de mon temps
    pour m’occuper de ma moto et de faire les déplacements pour les courses).



    J’ai eu un magasin
    de parfums que ma femme tenait et je continuais toujours le taxi et les courses.



    En 1972 j’ai crée
    la concession BMW et KTM à Bordeaux, que j’ai gardé 19 ans. Et j’ai participé à
    de nombreux Enduro et je suis passé Inter. Pendant cette période je suis resté
    en contact avec un client du magasin, Franck Allard de chez AMV. Nous nous occupions
    des dossiers de motos volées, de l’organisation de sorties pour les clients
    avec l’aide de Christian Roque (l’ancien concessionnaire Honda de Bordeaux) et
    aussi de l’assistance lors de rallyes raids. Nous avons fait plusieurs rallyes
    de l’Atlas. Nous avions un camping car, mais les pilotes dormaient dedans et
    nous dans les tentes !



    Plus tard, j’ai
    racheté l’entreprise de Rémy Julienne. Je l’ai gardée cinq ans et Rémy était
    directeur technique. Pour des raisons de santé, j’ai tout arrêté en 2001.



    Maintenant je me
    porte bien, je ne fais plus de moto, mais j’ai un bon groupe d’amis autour de
    moi !





    Q : Quels
    étaient vos points forts ?



    R : Les
    départs, la vitesse et les sauts.





    Q : Quels
    étaient vos circuits favoris ?



    R : Je
    préférais les circuits difficiles aux circuits rapides. Là où il y avait de la
    technique.





    Q : Comment
    avez-vous été amené à effectuer des cascades dans des films ?



    R : Je
    connaissais Rémy Julienne sur les courses bien sûr. En 1967, on avait une
    course à Arbis. Il me dit : « je vais réaliser une cascade en Espagne
    pour un film ». Et nous y sommes allés tous les deux. Sur le tournage il y
    a euun souci avec le metteur en scène.
    Nous n’avons pas réalisé la cascade tout de suite. Nous sommes restés un mois,
    mais nous avons tourné des scènes en tant que figurants !



    J’ai travaillé
    quatre ans avec Rémy puis j’ai décidé de me poser un peu en 1971.





    Q : A combien
    de films avez-vous participé ?



    R : 30 ou 40
    films environ. Aux Etats-Unis, en Italie.





    Q : Quels sont
    les plus célèbres ?



    R : Le casse
    avec Omar Sharif, le mur de l’Atlantique, Cosa Nostra, de la part des copains,
    l’or se barre (ou Italian job), un homme à respecter, Etorre lo fusto, où est
    passé Tom ?



    J’ai tourné des
    publicités pour les ceintures Gibaud ou la Fiat 127.



    Rémo Mosconi sur le tournage "Casse" Avec Bébél et O.Sharif




    Q : Auriez-vous
    aimé tourner la cascade de la Grande Evasion?



    R : Oui. Cela
    ne m’aurait pas posé de problème ! On m’appelait le motard volant !
    J’allais haut et loin !





    Q : Quelle est
    votre meilleure course ?



    R : Il n’y a
    que des bonnes courses ! Je me souviens surtout c’est que les soirs de
    course, nous mangions tous ensemble au repas des organisateurs ! On
    n’avait pas de karcher pour nettoyer le moto ou trois tenues de rechange. Au
    début, je courais en bleu de travail avec des bottines ! Pendant
    quelques années nous étions obligés de faire fabriquer des pantalons et bottes
    en cuir à Toulouse car ces équipements n’existaient pas dans le commerce.





    Q : Aviez-vous
    une ou des idoles?



    R : Non. Lors
    de ma première course en tant que spectateur, je ne connaissais personne, mais
    je me suis dit c’est ça que je veux faire !





    Q : Etait-ce
    une bonne époque ?



    R : Ah oui. Je
    me souviens des bons repas que l’on faisait dans le parc. Je campais souvent
    avec René Dugas. C’était l’époque où l’on se disait à la semaine prochaine !



    Je voudrais
    remercier les Darrouy. A l’époque je n’avais que des moyens empiriques pour me
    déplacer et si mes courses se situaient dans les environs de Toulouse, ils me
    prenaient en passant Ă  Bordeaux. Et attendant la course du dimanche, ils me
    donnaient le gîte et le couvert et je faisais mon possible pour les aider dans
    le courant de la semaine.






    Palmarès



    Champion
    de France National 500 en 1962 et 1965



    5
    Fois Champion de Guyenne de motocross



    2è
    des championnats de Guyenne de lutte gréco-romaine en novice







    Photos :
    Archives R.Mosconi avec son aimable
    autorisation

Actualités

Du même thème


    Editos Portraits Historiques Motocross International Motocross History en Chiffres Contacter l'équipe