Grand Prix Espagne 1973 250cc

    Grand Prix Europe 13/04/2013

    La 1ère victoire d'un Américain en Grand Prix !

    Rédacteur : L'archiviste



    Traditionnellement, le championnat du Monde de
    motocross en 250cc commence à Barcelone et, depuis 1969, le Grand Prix
    d’Espagne n’a cessé d’être un monopole belge (3 victoires de Robert et une de
    Geboers). Pourtant l’édition de 1973
    promettait de nous apporter du nouveau et ceci pour diverses
    raisons :



    la position prise en 1972 par Montesa avec
    Vehkonen, permettant d’imaginer un brillant comportement de la marque espagnole
    devant son public.



    La présence de nouvelles machines officielles,
    confiées à de nouveaux pilotes.



    Le passage ou le retour de vedettes de la classe
    500 vers la classe 250.



    L’enrichissement technique et sportif du plateau
    mondial en quart-de-litre.





    Autant dire que la réalité a dépassé brutalement la
    fiction ! Et si la journée n’a pas rapporté à Montesa les lauriers que
    tous s’apprêtaient à lui tresser, la victoire de Bultaco dans la première
    manche avec Jim Pomeroy, la position de leader occupée au championnat du monde
    par cette firme espagnole, par ce nouveau venu, ont donné au Grand Prix
    d’Espagne une exceptionnelle dimension.





    Pensez-donc ! Un crossman américain qui
    débarque pour la première fois en Europe, il y a quelques semaines et qui,
    tout-à-trac prend en défaut tout ce que le cross compte de super-vedettes en
    250 cc ! La joie, l’émotion de M. Bulto, le constructeur de la Bultaco,
    faisaient plaisir à voir. Inscrire enfin une moto espagnole, la sienne, au
    palmarès des Grands Prix et réaliser cela dans la ville même oùest installée l’usine, quel rêve merveilleux
    il venait de vivre !





    Mais, pour passionnante qu’ait été la victoire du
    jeune Jim Pomeroy (20 ans, originaire de l’état de Washington) et pour probante
    que se soit montrée en la circonstance la 250 Bultaco, ces deux facteurs ne
    résument pas tout ce que nous a apporté le Grand Prix d’Espagne. On doit aussi
    retenir l’impressionnante prestation du team Maïco avec Adolf Weil, un vétéran
    de 34 ans et Hans Maisch éblouissant d’un bout à l’autre pour ses débuts en
    championnat du Monde.





    En bref, il est clair qu’avec les pilotes déjà cités
    dans ce texte, avec aussi Andersson et sa Yamaha, Mikkola et sa Husqvarna,
    Hansen et sa Kawasaki, Halm et Falta et leurs CZ, Moiseev, Rulev (KTM) et Kibirin
    (CZ), nous comptons cette saison autant de coureurs capables de remporter une
    manche de Grand Prix, performance depuis longtemps réservée aux seuls Robert et
    Geboers du team Suzuki.



    Quelle évolution tout-à-coup !





    Joël Robert, Sylvain Geboers… il est temps que je
    vous en parle ! Le second, je l’ai rencontré le 1er avril à
    Tarare, assistant en spectateur au Grand Prix de France 500cc. La jambe dans le
    plâtre, il n’envisageait pas de renouer avant au moins deux mois avec la
    compétition. Quant à Robert, le super-champion du monde avec six titres dans la
    poche, la conquête du septième maillot arc-en-ciel a bien mal commencé pour
    lui !



    Nous l’avons vu faire le neuvième temps aux essais
    en 2’34’’06 contre 2’30’’03 à Andersson, 2’31’’07 à Jim Pomeroy, 2’32’’04 à
    Rulev et Kibirin, 2‘33’’05 à Falta et 2’33’’06 à Mikkola. Et nous l’avons
    retrouvé cinquième au début de la course, mais surtout incapable de revenir à
    toute allure sur ses rivaux. Enfin, nous avons noté son abandon à l’avant
    dernier tour de cette première manche, alors qu’il occupait la sixième
    position. Etait-ce le genou ? Non c’était l’amortisseur. La moto n’avait
    pas le punch habituel et surtout elle « avalait » tous les trous,
    toutes les bosses au lieu de les survoler ! On a donc changé cela pour la
    seconde manche, mais la journée devait tourner définitivement au désavantage de
    Joël qui, très mal parti se tordait le pied et revenait de l’hôpital avec les
    ligaments arrachés.





    Pour finir, qu’ont fait les Français ?
    Exactement ce qui leur est demandé cette année : faire les deux manches en
    essayant de perdre le minimum de terrain, c'est-à-dire s’aguerrir, s’endurcir.
    Pour les résultats on verra plus tard. Dans l’ensemble, nos gars n’ont prit
    qu’un tour et pourtant à Barcelone, ça n’était pas du gâteau ! C’est ce
    tour qu’il leur appartient de combler en s’habituant à tourner vite et sans
    faiblir durant trois quarts d’heure. Dimanche, nos coureurs ont terminé dans
    l’ensemble assez frais, preuve qu’ils y parviendront avec un peu de persévérance.





    LA COURSE, PREMIERE MANCHE





    Andersson…Mikkola…Non, c’est Jim Pomeroy, le grand
    Américain sympathique qui se porte au commandement avec une autorité qui
    stupéfie les observateurs ! A l’attaque du deuxième tour (on en fera
    dix-huit), il a déjà une petite avance sur Andersson, Maisch, Mikkola qui, eux,
    maintiennent quelques mètres sur Joël Robert, Rulev, Schmitz, Halm, Hansen,
    Falta, Weil, Kibirin, Moiseev et Ribaltchenko restent en bonne position pour
    remonter. Uno Palm est assez loin avec son collègue de marque Everts et Vehkonen,
    espoir de Montesa, ne passe qu’en 19e position !





    Au premier tiers de la manche, Pomeroy tient
    toujours bon, ayant réussi à faire le trou en tête. Il est vite, audacieux,
    efficace ! Mikkola a passé Maisch qui s’accroche. Robert ne parvient pas à
    refaire son retard, résistant pourtant à Hansen qui « pousse » dur !
    Enfin Kibirin remonte jusqu’à son compatriote Rulev. Il faut attendre le
    huitième tour pour voir Maisch reprendre à Mikkola la troisième place, tandis
    que Schmitz recule peu à peu jusqu’à se retrouver onzième. Mais Maisch n’est
    pas au bout de son effort qui, de minute en minute, va le ramener sur Andersson
    qu’il passe et que déborde également Mikkola !



    Au douzième tour, nous avons toujours Pomeroy en
    tête puis Maisch, Mikkola, Hansen qui s’est avancé de son côté, Robert… et
    Andersson attardé par une chute !



    On voit en portant le regard un peu plus loin,
    pointer Weil qui entreprend un retour en force ! De seizième initialement,
    le voici dixième puis septième alors que Maisch met toutes ses forces dans une
    tentative pour rejoindre Pomeroy. A trois tours de la fin, l’écart n’est que de
    quatre secondes, mais l’Américain ne se laisse pas faire et remet la sauce lui
    aussi !





    Joël Robert stoppe et c’est l’arrivée, un Pomeroy
    absolument pas marqué par l’effort, souriant, un peu confus d’avoir d’emblée
    mis au pas les as continentaux ! En seconde position Maisch qui s’impose d’autorité
    parmi les « grands », puis Mikkola, Hansen et Weil, auteur d’une fin
    de course comme on n’en voit guère ! Suivent Andersson, les Tchèques Falta
    et Halm, le Russe Ribaltchenko qu’on ne connait pas et finalement Vehkonen qui « prend »
    quand même un point.







    Mikkola, Hansen, animateurs
    de la première manche



    SECONDE MANCHE, LA VICTOIRE D’UN ANCIEN





    On voit un instant le n°6 que porte la machine de
    Maisch, mais Moiseev (bris de chaîne dans la première manche) lui enlève le
    rôle de leader, suivi par Andersson (qu’une balle de paille avait fait tomber
    durant la course précédente), Maisch, Rulev, Weil, Schmitz, Falta, Everts, Gris
    (champion d’Espagne), Vehkonen dont ce n’est pas la fête, etc… Joël Robert
    dix-neuvième au second passage, s’arrête et va se faire examiner à l’hôpital.





    Maisch recule un peu, revient aussitôt en troisième
    position et laisse passer Weil qui fonce comme un beau diable en direction du
    premier. Or le premier, ce n’est plus Moiseev, qui casse, mais Hansen !
    Voilà bientôt Weil qui se pointe et qui succède au Suédois au septième tour, ce
    dernier ayant crevé !





    A mi-course, on a donc dans l’ordre Weil, détaché,
    Maisch, Andersson, Pomeroy, Rulev, déjà loin, Everts en passe de marquer
    quelques points, Ribaltchenko et Vehkonen. Malheureusement pour lui et pour
    Puch, Everts fait une chute qui lui retire toute chance. Le Norvégien Funderud
    en fait une aussi, mais sérieuse et, touché à la tête est emmené à l’hôpital.





    La fin de course voit Andersson débordé Maisch et
    Vehkonen passer les deux Russes Ribaltchenko et Rulev, que sur le tard, Kibirin
    mettra d’accord ! Et Gaston Rahier sauve l’honneur pour Suzuki en
    terminant dixième.







    Hans Maisch, deuxième du
    Grand Prix



    J’en terminerai en disant que ce Grand Prix d’Espagne
    s’est couru dans des conditions d’organisation parfaites. Le Moto-Club Diez por
    Hora, déjà connu pour son excellent travail, a encore amélioré les aménagements
    de la piste, les services d’information et la beauté du cérémonial de
    présentation des coureurs. Vrai, le Grand Prix d’Espagne est de ceux qui
    laissent un grand souvenir à tous points de vue !





    Voici les classements :





    Voici les classements :



















































































    1



    Pomeroy.J



    1



    4



    2



    Maisch.H



    2



    3



    3



    Weil.A



    5



    1



    4



    Andersson.H



    6



    2



    5



    Mikkola.H



    3





    6



    Hansen.T



    4





    7



    Vehkonen.K



    10



    5



    8



    Halm.M



    8



    8



    9



    Ribaltchenko.E



    9



    7



    10



    Kibirin.A





    6



    11



    Falta.J



    7





    12



    Rulev.P





    9



    13



    Rahier.G





    10








    Les Français



































    Combes.M



    23



    19





    Vernier.J



    22



    25





    Nowak.JC



    35



    22





    Bontemps.JC



    30



    27





    Aymard.H



    29



    30




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