Le
bruit des gros monos 500 (et de la Triumph twin de Barbara) se fait entendre.
Le départ des 500 est imminent. Brassine, tenant du championnat durant ces 3
dernières années, le défend contre les Frantz, Molinari, Klym et autres
Charrier
Molinari,
qui monte toujours sa fougueuse Gilera, part en tête dès le signal de départ,
suivi de très près par Frantz, Vouillon, Charrier, Brassine, etc…Prieur, qui a
eu des ennuis au départ, ne part que lorsque les premiers sont déjà en vue.
Molinari se maintiendra encore en tête durant le 2nd tour, mais ne
pourra résister plus longtemps à Frantz qui s’installe aux commandes. Derrière
lui nous trouvons donc Molinari, Brassine, Vouillon, Charrier, Chuchart, Klym,
et au fil des tours, l’avance de ces hommes de tête s’accroît sur leurs
suivants, tandis que Molinari résiste brillamment aux attaques de Brassine.
Frantz a toujours bien du mal à conserver sa place de leader, mais ces efforts
s’avèreront bientôt vains, quand il verra sa fourche se briser. Brassine sera
donc de ce fait en tête, tandis que son rival effectuera encore un ou deux
tours au ralenti pour s’arrêter finalement.
Malgré
cela, Brassine devra encore se débarrasser de Molinari qui s’accroche très
fort, mais ne pourra désormais plus l’inquiéter et Brassine s’envole
littéralement jusqu’à l’arrivée où le maillot tricolore l’attend pour la 4ème
fois consécutive.
Molinari
termine donc en 2ème position après une course magnifique où il
s’affirma comme étant l’une de nos plus sûres valeurs, et semblant avoir pris
la course très au sérieux. Le 3ème est Charrier qui est en net
retour de forme et qui arrive de justesse devant le très jeune Vouillon. Ce
dernier tint la dragée haute à Charrier durant toute la course, mais sur la fin
de celle-ci, il nous parut assez fatigué, malade même et s’il n’arrive pas 3ème,
il faut en rendre responsable la chute qu’il fit à quelques tours de la fin, ce
que mit à profit Charrier. A noter que ces deux derniers pilotes terminent à 1
tour des leaders. Klym assez mal parti, remonte plusieurs concurrents pour
terminer 5ème à un 1 tour devant Chuchart.
Enfin
notons la malchance qu’accabla Théveney. Sur une chute, il tordit son guidon
qui se dessouda. Après réparation, il dut abandonner, les deux attaches d’un de
ses éléments de suspension arrière s’étant brisés.
Brassine accomplit les 40 tours en 1h 09’34’’,
Molinari est à 11 secondes !
Gilbert Brassine enlève le titre pour 4 ème fois.
Avouons que cette formule adoptée in-extremis (ce
qui déjà n’est pas très sérieux) donnait une importance trop grande au facteur
chance, qui, bien au contraire devrait être réduit au minimum.
N’importe qui était à la merci de la plus petite
panne, et le fait que tous les coureurs étaient logés à la même enseigne
n’excuse rien.
Ainsi, voit-on un Frantz ne pas figurer au
classement général. Est-ce à dire qu’un Lefèvre ou un Barbara lui est
supérieur ?
Certes non, mais alors c’est là où le classement
officiel nous montre toute son inanité, et le fait que Gilbert Brassine,
Champion de France, partage notre opinion, ne peut que condamner cette formule.
Source et photo : Moto
Revue n°1158