Sourdeval 1963

    Motocross international 28/12/2013

    Jansen triomphe de la boue

    Rédacteur : L'archiviste



    Tout
    commença, au midi, par une confession…





    Alors
    que Baratin, toujours de l’avant, en matière d’esprit, situait le cross sur le
    plan : « Don Camillo, Monseigneur » , nous recevions d’un côté,
    les confidences du brave M.Seguin, élu débonnaire de la commune, et de
    l’autre, celles de M.Bellamy, le bon petit vicaire de la paroisse de Sourdeval.



    « C’est
    bien a vous, Moto Revue, que j’préfère me confesser…le p’tit curé,
    il m’dit toujours qu’il a de la lie, qu’faudra récurer ça, et quand même,
    il m’met toujours sur la poêle ! (M.Seguin est quincailler), mais n’sommes
    bi contents d’l’avoir avec nous dans l’pays »





    Ceci
    vient à point pour situer Sourdeval, petit carrefour du bas de la Manche, mais
    chef-lieu de spontanéité, de bonne entente, de grands délicatesse aussi, et
    qui, depuis 10 ans offre aux officiels de la Ligue de Normandie, en même
    temps qu’une journée de sport, des heures très douces d’amitiés vraies.





    Et
    quoique Mr Lesueur ait accordé ici, l’autonomie interne, sans promesse aléatoire
    de coopération, nous étions, tout comme par le passé, ensemble réunis, pour ce
    10ème motocross, lequel connut son habituel et effarant succès.





    Nous
    avons assisté aux éliminatoires et à la première course du championnat de
    Normandie senior, et vu un extra-national propre a nous réconcilier avec une
    formule bien souvent condamnée. Pourtant ces différentes épreuves appellent
    avec un soucis d’honnêteté et de probité sportives, des commentaires dont
    l’amitié, loin de là , n’est pas exclue.





    Sourdeval
    est un terrain qui ne s’accommode pas du mauvais temps, c’est un circuit
    tributaire de bien des facteurs. Nous citerons les impératifs d’une location à
    plusieurs, laquelle se veut chaque année, de plus en plus abusive, retenant en même
    temps l’organisation d’en disposer A plein gré…nous évoquerons la seule bonne
    volonté des éléments locaux, disposes ci et là , tout autour du terrain, en
    transposant la phrase pertinente d’un illustre confrère : « l’énergie
    du chef ne peut à elle seule, faire marcher tout le cross »…Il faudrait
    donc prévoir, à Sourdeval, un circuit forçant l’impondérable.





    Alors
    que Gaston Bernard venait de libérer les 15 partants du championnat de
    Normandie seniors, la pluie, la grêle vidaient tout un coup le terrain. Mais
    Thomas (Les Andelys), devait repasser le premier et mener 10 tours durant
    devant Pierre (Caen) arrêté plus tard sur bris de cale de gaz, puis Roussel
    (Deville). C’est en vain que l’on devait attendre Blanchard (L’Aigle), lequel
    ne pouvant éviter R.Lejeune (Dieppe), involontairement en travers, fit alors
    marche arrière et cassa tout ce que son guidon comportait d’accessoires…Berson
    (Château du Loir) terminait 4ème.





    Roussel
    détaché devant Thomas, avait réussi le départ de la 2ème manche. Alors que
    Roland Lejeune inaugurait la série des glissades sur le dos mais avait quand même
    le temps de reprendre le pauvre Perrin (Thomer), arrivait esseulé, redescendait
    aussitôt, évitait de justesse sa moto, tandis qu’un brave lui apportait un très
    nécessaire secours ! Bonnet (Caen), se présentait, passait, Godefroy
    aussi, malgré ses kilos. Pour Berson, le raidillon ne présentait aucun
    problème, mais Perrin semblait sonné et respirait fortement. Blanchard passait
    en tête au 2ème tour, A 200 mt de Roussel, et derrière, déjà, on ne voyait
    personne…pardon, Pierre lui, arrivait, mais c’était son 1er tour.




    Thomas arrive mais s'arrête




    Perrin
    remettait en route, tentait un essai, mais en vain ! Thomas franchissait,
    mais Godefroy calait avant même d’attaquer. R.Lejeune rebroussait chemin, malgré
    lui, pour laisser Blanchard accomplir son 3ème tour. Jusqu’alors, 3 coureurs
    sur 15 avaient réussi à tourner ! Au 6ème tour (si nous reprenons ce qui
    s’appelait la course), Blanchard n’était plus que tout seul, Roussel avait pris
    une pèle magistrale, et la paille envolée, le garçon et la moto
    rappelaient un édredon éventré. Thomas, le pauvre Thomas, s’était enlisé à plat
    ventre dans la boue. Perrin avait réessayé mais en vain. On avait donc tout le
    temps d’établir le classement suivant : Blanchard, Godefroy et Roussel à 4T, Nowak à 5T, Pierre 6T, Perrin à 7T.





    Entrant
    dans la grande montée et alors qu’il se présentait bon premier, le petit
    Blanchard arrachait son câble de gaz, s’arrêtait, se couchait : c’était
    fini pour lui ! Roussel, alors, bien en arrière, passait, prenait le
    commandement, suivit de Perrin, Nowak, Pierre, Godefroy, etc…



    M.Lesueur
    avait heureusement shunté le circuit. Un tour plus tard, Roussel, bloqué dans
    une ornière, voyait Perrin le doubler, lequel bouclait seul un nouveau tour de
    circuit, et rejoignait Roussel qui repartait alors, un peu en avant du
    conseiller de Robert Lejard. C’était la feinte trompeuse et, alors que nous
    pointions toujours Roussel en tête, l’ami Langlois plus tranquillement abrité,
    avait bien adjugé à Perrin, le tour qui lui revenait. Ils continuaient ainsi la
    course, et ce, jusqu’à la fin, vraiment au point de s’y méprendre. Godefroy et
    Nowak avaient animé à l’arrière, séparés de temps à autre par Pierre, devant
    Bonnet, Paul Lejeune, etc…




    Pierre se retient







    C’est
    Gustavsson qui avait mené le début de la 1ère manche de
    l’extra-national, et ce, jusqu’au 8ème tour, au cours duquel, guidon
    tordu, démantelé il laissait le commandement à Rasmussen qui terminait devant
    les deux Belges Scaillet et Jansen, Gérard Ledormeur, René Klym, Baulard,
    Underwood, Delpeyrat et Clayton à 1 tour, Robert Klym à 2 et Jean Cros
    accidenté.





    Ils
    étaient tous partis sans lunettes, évidemment, et Bernard avait compté 11
    coureurs sur la ligne. Gustavsson passait rapidement seul en tête, séparé de
    Jansen, Scaillet, Ledormeur, Cros qui avait voulu y regouter, Underwood, etc…





    Au
    1er tour, il n’y avait encore trop de mal. Le Suédois, les deux
    Belges, Quéquette et Gérard étaient passés, mais Groult d’abord, Robert Klym
    ensuite, Baulard enfin n’avaient pu franchir et méditaient en bas…Clayton
    attendait que la voie fut libre.





    Rasmussen
    qui s’y connait pourtant dans la boue, n’avait voulu persister. Au 2ème
    tour, les champions sus nommés, ceux qui avaient su sauter, tenaient de
    repasser. La foule scandait : oui… non. C’était oui pour Gustavsson, non
    pour Jansen, oui pour Scaillet, non pour Gérard, deux fois non pour Robert, oui
    pour Groult !





    Au
    4ème alors que Scaillet avait pris le commandement, le Suédois
    réapparaissait, s’élançait, rencontrait au 1er étage nous ne savons
    plus quel coureur, bref, la roue avant s’annonçait, puis deux moignons (de
    fourche) enfin la moto et son cavalier : 500 francs dans la boue !
    Scaillet réapparaissait, disparaissait, mais en arrière, emballait son moteur
    qui lâchait des lacrymogènes, masquant la honte de sept coureurs en bas.





    Un
    peu plus tard, il y en avait dix. Nous vous passons la suite, et donnons le
    classement : Jansen, Underwood, G.Ledormeur, Robert Klym, Groult,
    Delpeyrat, René Klym, Scaillet, Gustavsson, Clayton, Cros, Rasmussen.





    Une
    finale bien anonyme permit tout de même aux deux Anglais qui jusqu’alors, s’étaient
    montré bien pâles (MM. Clayton et Underwood on vous a vu meilleurs) de jouer un
    chassé-croisé derrière Jansen qui mena constamment et Baulard mais à 1 tour du
    Belge. Le 5ème avait nom Lionel Groult, lequel à force de bras,
    était venu un instant séparer les deux sujets de Margaret, devant encore Gérard
    Ledormeur retrouvé avec plaisir, René Klym, Delpeyrat et Robert Klym.





    A
    noter que Jean Cros, qui souffrait d’un genou meurtri, ne put prendre le départ
    de la finale Inter. Il proposa très simplement, très cordialement sans
    conditions aucunes sa machine, sa belle Monark de championnat à J.Baulard qui
    se lamentait de ne pouvoir réparer. Le Normand put ainsi terminer à la deuxième
    place !!







    Voici
    les résultats :



    Nationaux



    1)Roussel



    2)
    Godefroy



    3)Nowak.J



    4)Lejeune.R



    5)Blanchard.S



    6)Perrin.C



    7)Thomas



    8)Pierre



    9)Bonnet



    10)
    Berson



    11)
    Ait-Seddick



    12)
    Lacour





    Inters



    1)Jansen.N (Matchless)



    2)Underwood



    3)Ledormeur.Gé (BSA)



    4)Klym.René (Lito)



    5)Baulard.J (Matchless)



    6)Groult.L



    7)Delpeyrat.G (Triumph)



    8)Scaillet.H
    (Matchless)



    9)Clayton



    10) Klym.Ro (Lito)



    11) Rasmussen.M



    12) Gustavsson.L







    Source
    et photo moto revue n°1643 / PSC



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