Tout
commença, au midi, par une confession…
Alors
que Baratin, toujours de l’avant, en matière d’esprit, situait le cross sur le
plan : « Don Camillo, Monseigneur » , nous recevions d’un côté,
les confidences du brave M.Seguin, élu débonnaire de la commune, et de
l’autre, celles de M.Bellamy, le bon petit vicaire de la paroisse de Sourdeval.
« C’est
bien a vous, Moto Revue, que j’préfère me confesser…le p’tit curé,
il m’dit toujours qu’il a de la lie, qu’faudra récurer ça, et quand même,
il m’met toujours sur la poêle ! (M.Seguin est quincailler), mais n’sommes
bi contents d’l’avoir avec nous dans l’pays »
Ceci
vient à point pour situer Sourdeval, petit carrefour du bas de la Manche, mais
chef-lieu de spontanéité, de bonne entente, de grands délicatesse aussi, et
qui, depuis 10 ans offre aux officiels de la Ligue de Normandie, en même
temps qu’une journée de sport, des heures très douces d’amitiés vraies.
Et
quoique Mr Lesueur ait accordé ici, l’autonomie interne, sans promesse aléatoire
de coopération, nous étions, tout comme par le passé, ensemble réunis, pour ce
10ème motocross, lequel connut son habituel et effarant succès.
Nous
avons assisté aux éliminatoires et à la première course du championnat de
Normandie senior, et vu un extra-national propre a nous réconcilier avec une
formule bien souvent condamnée. Pourtant ces différentes épreuves appellent
avec un soucis d’honnêteté et de probité sportives, des commentaires dont
l’amitié, loin de là , n’est pas exclue.
Sourdeval
est un terrain qui ne s’accommode pas du mauvais temps, c’est un circuit
tributaire de bien des facteurs. Nous citerons les impératifs d’une location à
plusieurs, laquelle se veut chaque année, de plus en plus abusive, retenant en même
temps l’organisation d’en disposer A plein gré…nous évoquerons la seule bonne
volonté des éléments locaux, disposes ci et là , tout autour du terrain, en
transposant la phrase pertinente d’un illustre confrère : « l’énergie
du chef ne peut à elle seule, faire marcher tout le cross »…Il faudrait
donc prévoir, à Sourdeval, un circuit forçant l’impondérable.
Alors
que Gaston Bernard venait de libérer les 15 partants du championnat de
Normandie seniors, la pluie, la grêle vidaient tout un coup le terrain. Mais
Thomas (Les Andelys), devait repasser le premier et mener 10 tours durant
devant Pierre (Caen) arrêté plus tard sur bris de cale de gaz, puis Roussel
(Deville). C’est en vain que l’on devait attendre Blanchard (L’Aigle), lequel
ne pouvant éviter R.Lejeune (Dieppe), involontairement en travers, fit alors
marche arrière et cassa tout ce que son guidon comportait d’accessoires…Berson
(Château du Loir) terminait 4ème.
Roussel
détaché devant Thomas, avait réussi le départ de la 2ème manche. Alors que
Roland Lejeune inaugurait la série des glissades sur le dos mais avait quand même
le temps de reprendre le pauvre Perrin (Thomer), arrivait esseulé, redescendait
aussitôt, évitait de justesse sa moto, tandis qu’un brave lui apportait un très
nécessaire secours ! Bonnet (Caen), se présentait, passait, Godefroy
aussi, malgré ses kilos. Pour Berson, le raidillon ne présentait aucun
problème, mais Perrin semblait sonné et respirait fortement. Blanchard passait
en tête au 2ème tour, A 200 mt de Roussel, et derrière, déjà, on ne voyait
personne…pardon, Pierre lui, arrivait, mais c’était son 1er tour.
Thomas arrive mais s'arrête
Perrin
remettait en route, tentait un essai, mais en vain ! Thomas franchissait,
mais Godefroy calait avant même d’attaquer. R.Lejeune rebroussait chemin, malgré
lui, pour laisser Blanchard accomplir son 3ème tour. Jusqu’alors, 3 coureurs
sur 15 avaient réussi à tourner ! Au 6ème tour (si nous reprenons ce qui
s’appelait la course), Blanchard n’était plus que tout seul, Roussel avait pris
une pèle magistrale, et la paille envolée, le garçon et la moto
rappelaient un édredon éventré. Thomas, le pauvre Thomas, s’était enlisé à plat
ventre dans la boue. Perrin avait réessayé mais en vain. On avait donc tout le
temps d’établir le classement suivant : Blanchard, Godefroy et Roussel à 4T, Nowak à 5T, Pierre 6T, Perrin à 7T.
Entrant
dans la grande montée et alors qu’il se présentait bon premier, le petit
Blanchard arrachait son câble de gaz, s’arrêtait, se couchait : c’était
fini pour lui ! Roussel, alors, bien en arrière, passait, prenait le
commandement, suivit de Perrin, Nowak, Pierre, Godefroy, etc…
M.Lesueur
avait heureusement shunté le circuit. Un tour plus tard, Roussel, bloqué dans
une ornière, voyait Perrin le doubler, lequel bouclait seul un nouveau tour de
circuit, et rejoignait Roussel qui repartait alors, un peu en avant du
conseiller de Robert Lejard. C’était la feinte trompeuse et, alors que nous
pointions toujours Roussel en tête, l’ami Langlois plus tranquillement abrité,
avait bien adjugé à Perrin, le tour qui lui revenait. Ils continuaient ainsi la
course, et ce, jusqu’à la fin, vraiment au point de s’y méprendre. Godefroy et
Nowak avaient animé à l’arrière, séparés de temps à autre par Pierre, devant
Bonnet, Paul Lejeune, etc…
Pierre se retient
C’est
Gustavsson qui avait mené le début de la 1ère manche de
l’extra-national, et ce, jusqu’au 8ème tour, au cours duquel, guidon
tordu, démantelé il laissait le commandement à Rasmussen qui terminait devant
les deux Belges Scaillet et Jansen, Gérard Ledormeur, René Klym, Baulard,
Underwood, Delpeyrat et Clayton à 1 tour, Robert Klym à 2 et Jean Cros
accidenté.
Ils
étaient tous partis sans lunettes, évidemment, et Bernard avait compté 11
coureurs sur la ligne. Gustavsson passait rapidement seul en tête, séparé de
Jansen, Scaillet, Ledormeur, Cros qui avait voulu y regouter, Underwood, etc…
Au
1er tour, il n’y avait encore trop de mal. Le Suédois, les deux
Belges, Quéquette et Gérard étaient passés, mais Groult d’abord, Robert Klym
ensuite, Baulard enfin n’avaient pu franchir et méditaient en bas…Clayton
attendait que la voie fut libre.
Rasmussen
qui s’y connait pourtant dans la boue, n’avait voulu persister. Au 2ème
tour, les champions sus nommés, ceux qui avaient su sauter, tenaient de
repasser. La foule scandait : oui… non. C’était oui pour Gustavsson, non
pour Jansen, oui pour Scaillet, non pour Gérard, deux fois non pour Robert, oui
pour Groult !
Au
4ème alors que Scaillet avait pris le commandement, le Suédois
réapparaissait, s’élançait, rencontrait au 1er étage nous ne savons
plus quel coureur, bref, la roue avant s’annonçait, puis deux moignons (de
fourche) enfin la moto et son cavalier : 500 francs dans la boue !
Scaillet réapparaissait, disparaissait, mais en arrière, emballait son moteur
qui lâchait des lacrymogènes, masquant la honte de sept coureurs en bas.
Un
peu plus tard, il y en avait dix. Nous vous passons la suite, et donnons le
classement : Jansen, Underwood, G.Ledormeur, Robert Klym, Groult,
Delpeyrat, René Klym, Scaillet, Gustavsson, Clayton, Cros, Rasmussen.
Une
finale bien anonyme permit tout de même aux deux Anglais qui jusqu’alors, s’étaient
montré bien pâles (MM. Clayton et Underwood on vous a vu meilleurs) de jouer un
chassé-croisé derrière Jansen qui mena constamment et Baulard mais à 1 tour du
Belge. Le 5ème avait nom Lionel Groult, lequel à force de bras,
était venu un instant séparer les deux sujets de Margaret, devant encore Gérard
Ledormeur retrouvé avec plaisir, René Klym, Delpeyrat et Robert Klym.
A
noter que Jean Cros, qui souffrait d’un genou meurtri, ne put prendre le départ
de la finale Inter. Il proposa très simplement, très cordialement sans
conditions aucunes sa machine, sa belle Monark de championnat à J.Baulard qui
se lamentait de ne pouvoir réparer. Le Normand put ainsi terminer à la deuxième
place !!
Voici
les résultats :
Nationaux
1)Roussel
2)
Godefroy
3)Nowak.J
4)Lejeune.R
5)Blanchard.S
6)Perrin.C
7)Thomas
8)Pierre
9)Bonnet
10)
Berson
11)
Ait-Seddick
12)
Lacour
Inters
1)Jansen.N (Matchless)
2)Underwood
3)Ledormeur.Gé (BSA)
4)Klym.René (Lito)
5)Baulard.J (Matchless)
6)Groult.L
7)Delpeyrat.G (Triumph)
8)Scaillet.H
(Matchless)
9)Clayton
10) Klym.Ro (Lito)
11) Rasmussen.M
12) Gustavsson.L
Source
et photo moto revue n°1643 / PSC