Soucelles 1966

Beaucoup de circuits de motocross français se distinguent généralement, par leurs pentes abruptes, leurs descentes plus ou moins rapides, donc, par un profil particulièrement accidenté. Soucelles, lui, à l'inverse de tout ceci, est doté d'une configuration assez plate, mais bosselée d'un genre cher à nos amis belges. Une telle zone d'évolution aurait dû favoriser un Rasmussen en qui tout un chacun voyait le futur vainqueur de l'après-midi. Au facteur-circuit, nous ajoutons celui du temps; il devait pleuvoir toute la journée et de ce fait, le terrain était parfaitement détrempé. L'inter danois est allé très vite au cours des trois manches, mais quelqu'un est allé encore plus vite que lui : Kurt Gustavsson.

Ce dernier, doté depuis le début de saison d'une BSA Victor semble s'en accommoder parfaitement. Jeune, sympathique, le petit Suédois commence à intéresser sérieusement. Il est vrai, que jusqu'ici, il avait vu sa gloire naissante quelque peu "bridée" dans son évolution par la présence, maintenant encombrante, d'anciennes vedettes qui ne savent pas vieillir. Le troisième, Ove Berglund, ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà. Tournant à une allure nettement inférieur aux deux coureurs précités, il a néanmoins su, grâce à sa régularité, s'assurer une très bonne place en chacune des manches.

Le bien connu Dirks avec l'aide de la boue et de sa puissance physique s'est situé finalement en quatrième position. Le Belge Jean Piette, lui, n'a pas déçu. Nous devons même dire qu'il a obtenu sa cinquième place (très honorable) par son courage, son brio et sa conscience professionnelle. Comportement dont beaucoup devraient bien s'inspirer.

Les nationaux souffrent aussi !

Logés à la même enseigne, les nationaux eurent tout autant de difficultés, si ce n'est plus. Les résultats ont été, eux, pour le moins déconcertants. D'abord, Jean-Claude Sauton gagnait sans discussion la première manche, mais cassait au cours de la seconde que Jean-Pierre Juigné remportait très brillamment. Ce dernier, n'ayant pu participer valablement à la première édition, devait laisser au très régulier Roger Sauton, le fruit de ses efforts. Venait ensuite Jean-Claude Le Boulc'h qui s'était avec prudence toujours maintenu en place d'attente.