Cavaillon 1964

    Motocross International 06/07/2016

    Brillants débuts des Montesa !

    Rédacteur : L'archiviste

  • George Hauger.
  • A cette époque de l'année, soit en tout début de saison, l'on ne peut guère espérer trouver le beau temps que dans le midi. C'est un peu dans cet esprit que nous nous sommes rendus à Cavaillon, pour y trouver
    malheureusement le même froid, le même vent, la même pluie qui ont
    compromis le succès des épreuves organisées le 15 mars.

    Dommage,
    car le MC Cavaillonnais organisait à cette date son premier motocross
    inter et avait prévu à cet effet un joli plateau dans les deux
    cylindrées 250 et 500cc. Un trop joli plateau, disaient même certains en
    songeant aux risques financiers encourus. Mais il faut dire qu'avec le
    beau temps, sur lequel il n'est malgré tout pas impossible de compter,
    cette réunion, la première de la saison dans toute la région, aurait
    sans doute attiré beaucoup de monde. Et d'un autre côté, dans ce coin du
    midi où Pernes est passé maître dans l'art d'organiser de grandes
    réunions, le public ne se dérange que si l'affiche en vaut la peine !

    Ne
    jetons pas la pierre, par conséquent, au MC Cavaillonnais qui a voulu
    bien faire et a d'ailleurs très bien rempli ses obligations, la réunion
    se déroulant au mieux vu les conditions atmosphériques détestables.

    Beaucoup
    auraient d'ailleurs annulé, n'ayant alors qu'à débourser de faibles
    indemnités aux coureurs venus de loin. Les dirigeants cavaillonnais ont
    préféré attendre que la pluie cesse, réduire le programme à deux manches
    par course au lieu de trois et payer aux coureurs, sinon les prix, du
    moins les primes de départ...ce qui, avec 1600 entrées payantes, leur à
    couté 5000 Francs (760€) de leur poche !

    Les coureurs, eux, ont
    apprécié unanimement la solution choisie, mais le public, lui, a
    protesté contre la réduction de la durée des épreuves, ce qui montre
    d'ailleurs qu'il a pris beaucoup de plaisir à en suivre les péripéties
    effectivement soutenues.

    Certes ayant payé le prix prévu pour
    assister à trois manches par course et n'en vivant que deux, le public,
    ignorant le problème qui se posait aux responsables, a pu s'estimer
    lésé. Mais il comprendra mieux la situation et n'en voudra plus aux
    dirigeants cavaillonnais quand il saura qu'à défaut de la solution
    choisie, ceux-ci, vu le nombre d'entrées, n'auraient pu que décider
    l'annulation, privant alors tout à fait les spectateurs présents du
    spectacle attendu, spoliant les coureurs des primes de départs
    escomptées par eux et creusant néanmoins un trou dans leur caisse en
    payant des indemnités sans profit pour personne.

    Allons, il fera
    beau l'année prochaine à Cavaillon, les coureurs vus cette année
    reviendront, c'est chose promise, et cette fois, le public répondra si
    nombreux que le MC Cavaillonnais, assuré d'un bénéfice, pourra garantir
    sa réunion de l'année suivante quel que soit le temps !

    La piste
    de Cavaillon s'inscrit dans un énorme cratère rocheux. Les spectateurs
    prennent place en haut de ce vaste trou suivant entièrement le
    déroulement des courses, quoique d'assez loin.

    Départ au fond de
    la cuvette, puis montées, descentes, circonvolutions coupées de courtes
    sections plates, le tout sur un sol essentiellement caillouteux, sur une
    piste taillée, au prix de rudes efforts renouvelés, dans une végétation
    qui repousse sans cesse, aussi, revient toute cette pierraille que l'on
    évacue pourtant par charrette chaque année.

    Résultat : un
    circuit évidemment trop étroit, où l'on ne peut doubler qu'en risquant
    d'envoyer le voisin dans la broussaille ! Et, par temps de pluie, dure,
    glissante en diable avec toutes ces pierres mouillées qui roulent sous
    la roue de la moto !

    L'on pouvait craindre , dans ces conditions,
    que les pilotes au surplus encore peu entraînés songeassent surtout à
    tourner sans s'exposer ni exposer leur matériel généralement flambant
    neuf.

    Il n'en a rien été et, si le public n'a vu que deux manches
    dans chaque course, ces manches ont donné lieu à de splendides combats,
    à des phases de course d'un puissante intensité.



  • Otto Walz nettoie l'un de ses carburateurs.


  • Ainsi le duel
    Harris-Rasmussen dans la course en grosse cylindrée, nous a-t-il tenu en
    haleine jusqu'à la dernière seconde de même que la superbe remontée du
    Belge Piette en seconde manche, tandis qu'Albert Courajod s'assurait une
    excellente troisième place et qu'Aimé Pardigon terminait meilleur
    Français, prenant l'avantage sur Vidal, Dugas, d'autres encore plus ou
    moins déveinards.

    Ainsi la terrible course en 250 où notre
    Clérici, incisif, prenait la tête à chaque départ pour succomber ensuite
    aux attaques d'Hauger, l'Allemand, le meilleur homme sur le circuit,
    descendeur extraordinaire, et du jeune champion de Suisse HP Lutz,
    audacieux, prenant des risques...et en faisant courir aux autres (mais
    sur ce circuit, comme déjà dit, aucun autre moyen pour doubler que de
    "pousser" l'adversaire dans les buissons).

    Aux points, Hauger
    gagnait, situant en belle place, au début de la saison, le moteur
    Montesa qui équipe la partie cycle Wabeha de sa machine, la première
    ainsi faite, mais que d'autres suivront !

    Le suivaient au
    classement général son collègue Otto Walz, lui sur la Montesa originale
    d'usine. Beau succès par conséquent pour les débuts de la marque
    barcelonaise sur nos circuits !

    En troisième position, l'Italien
    Cavallero, sur Greeves, auteur d'une belle course aux places d'honneur,
    puis ensuite dans l'ordre, Clérici, bien malchanceux, mais en forme,
    Godey toujours en bonne place.

    Que, simplement, au prix d'un
    nouvel effort, l'équipe cavaillonnaise élargisse la piste pour la
    réunion 1964, en conservant des plateaux comme ceux que nous avons eus
    cette année, et avec un peu de chance côté baromètre, tout ira bien.

    Car,
    pour l'organisation, la présentation du circuit, l'accueil à ses hôtes,
    le climat général enfin, tout est déjà très bien au MC Cavaillon.

    Source et photos : RCD - Moto Revue n°1685

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