Championnat d Europe 1953

    Saison 19/06/2013

    Le 2ème Championnat d'Europe de Motocross

    Rédacteur : L'archiviste







    1953, c’est l’année de Mingels ou de
    « bras d’acier » ou du « gros »,
    car tels sont ses surnoms ! C’est vous dire la corpulence du
    bonhomme ! Il faut dire que le liégeois est un colosse de 105 kg, qui joue
    avec sa moto comme s'il
    s'agissait d'un vélo. C’est un géant de 26 ans aux bras d'acier qui est aussi
    un peu timide.



    Premier rendez-vous : la Suisse. Plus
    précisément Genève et le «Circuit du bout du monde». Quelque 20.000 personnes
    ceinturent l'arène au moment où Anglais et Belges, qui restent les principaux
    antagonistes de cette bataille officielle, s'affrontent en série éliminatoire
    d'abord, en finale ensuite. Il fait sec. La poussière est intense. Basil Hall,
    l'Anglais, s'en fait un allié de choix et domine la finale au guidon de sa BSA
    d'usine, après avoir pris un bon départ. Mingels se défend courageusement mais
    ne peut mater son rival. Il se contente de la 2ème place, devançant
    Leloup, le champion d'Europe en titre, qui n'a pu donner le meilleur de
    lui-même dans des conditions de course très difficiles pour lui.



    Norg, au Pays-Bas. Dimanche 14 mai. Soleil de feu. Trente mille spectateurs.
    Les séries apportent un seul élément positif : la révélation de Brian
    Stonebridge, Anglais, long, filiforme, qui deviendra plus tard l'une des
    vedettes de la classe des 250cc.

    En finale, Mingels ne laisse à personne le soin de cueillir les lauriers.
    Stonebridge, le héros de la première série, est contraint à l'abandon sur ennui
    mécanique. Hall, le vainqueur du Grand Prix de Suisse, malade, doit renoncer
    avant la fin des débats. Seul Baudouin, le Néerlandais, soulevé par un public
    qui n'a d'yeux, de gestes et de hurlements que pour «son » pilote, résiste
    quelque peu au «gros». Opposition éphémère : le Liégeois, intenable, se
    déchaîne bientôt, fait table rase de toute opposition et termine en vainqueur
    devant le Hollandais. Leloup est 3ème, précédant Ward et Cox.



    Mingels, en réalité fait coup double: outre la victoire du jour, il s'offre le
    leadership en championnat du monde. C'est lui qui vient désormais en tête
    devant Leloup, Hall, Baudouin et Ward.

    Mingels a disputé jusqu'ici toutes les épreuves sur Matchless. Au lendemain du
    week-end de Pentecôte, il rompt les ponts avec les Anglais et vient se replacer
    sous la bannière de la FN. Un renfort important pour l'usine au moment même où
    sa rivale Saroléa, avec la nouvelle vague composée de Nic Jansen et René
    Baeten, se dresse de plus en plus en opposant valable dans le domaine du tout
    terrain.



    Trois manches de dix tours et un classement général établi au décompte des
    places obtenues : le Grand Prix de France, qui innove en matière de règlement,
    n'en modifie pas pour autant la hiérarchie. A Lyon, le «gros» laisse tout le
    monde sur place dans le premier débat et gagne avec une nette avance sur
    Leloup. Et si, dans la 2ème confrontation Frantz surprend les Belges
    (Leloup et Mingels se classent dans l'ordre derrière le Français), Auguste,
    dans l'ultime débat, remet les choses au point. Le décompte général s'établit
    sans problème : 1. Mingels2. Leloup 3. Frantz 4. Archer.

    Et Mingels, du même coup, fait un nouveau bond au classement provisoire du
    championnat d'Europe....



    En fait, dès le 14 juin, Mingels est pratiquement assuré de devenir champion
    d'Europe en gagnant un Grand Prix d'Italie disputé sur un pa
    rcours boueux au
    possible.. Mingels annonce la couleur en série e
    t bat les Anglais, Archer et Cheney,
    pourtant supérieurs sur le papier - dans de telles conditions. Leloup l'apprend
    à ses dépens dans l'autre course qualificative, s'inclinant devant Hall.



    Vient la finale du véritable duel
    anglo-belge. Et une extraordinaire démonstration de Mingels qui mène à bon port
    une longue bataille (plus d'une heure de course!) face à la coalition
    britannique. Nex est 2ème, Archer 3ème et si Leloup (4ème)
    et Cox (6ème ) sont bien placés aussi, Cheney (5ème ) et
    Hall (7ème) complètent le bon résultat d'ensemble des Britanniques.
    Une précision: les chronos accordent le tout le plus rapide (4min. 28s.) à
    Mingels. La confirmation de l'indiscutable autorité du «gros ».





    Publicité FN célébrant les titres

    Après le grand prix d'Angleterre, disputé le 5 juillet à Brands Hatch et où les
    Britanniques monopolisent les premières places (1. Stonebridge2.
    Hall3. Ward4. Rickman), voici le Grand Prix de Belgique.



    Le rendez-vous est fixé une fois encore
    à Namur sur le circuit de la Citadelle où Mingels n'a jamais réussi, jusqu'ici,
    à décrocher la victoire.



    Chacun s'accorde à le considérer comme
    le grand favori d'autant que la FMB, elle aussi, a décidé d'innover en matière
    de programme. Elle renonce en effet aux classiques séries qualificatives... qui
    n'éliminent pas grand monde pour proposer au peloton une course unique sur 18
    tours soit quelque 65km de tout terrain. Une formule qui doit permettre à
    l'homme qu'est Mingels de s'offrir enfin ce succès auquel il aspire depuis tant
    d'années.



    Le sort, toutefois, en décide
    autrement. Premier handicap: le «gros» part mal. Il fonce pour redresser la
    situation et dès la fin du premier tour, il a fait main basse sur la 3ème
    place. Il n'ira pas au-delà. Au 5ème tour, le moteur bafouille,
    s'arrête : panne d'essence! Le réservoir de la FN, fêlé, a laissé échapper le
    précieux carburant...

    Deux autres malchanceux. D'abord Nic Jansen. Il chute alors qu'il semble avoir
    course gagnée, ayant inscrit le record du tour à son actif. Il remonte en
    machine, se bat avec courage, jette toutes ses forces dans le duel qui l'oppose
    à René Baeten. En vain.
    ..Le
    Campinois, qui a été le principal bénéficiaire, avec Victor Leloup, de la
    culbute de Nic, file au but sans avoir à s'employer outre mesure, le Liégeois
    terminant 2ème.



    Ensuite Victor Leloup. Il a la victoire
    en main lorsque Jansen va au tapis. Mais au 16ème des 18 tours
    prévus, il fait la pirouette à son tour. C'est non seulement son espoir de
    vaincre à Namur qui s'envole mais aussi ses dernières chances de conserver son
    titre européen qui s'estompent.



    Il échoue finalement
    à la 3ème place derrière Baeten et Jansen mais devant Van
    Heuverswijn et Collée. Cinq Belges aux cinq premières places. Basil Hall, 6ème,
    est le premier étranger...



    Le sacre officiel de Mingels s'opère une semaine plus tard à Ettelbrück sur le
    redoutable circuit «An der Bruchen », avec son impressionnant «trou du diable»
    et la traversée des eaux de la Wark.

    Le« gros» veut coiffer la couronne tout auréolé d'une nouvelle victoire. Sur le
    circuit brûlé par le soleil, dans une poussière qui incite les plus sages à
    rouler à leur main, Mingels se lance résolument à la poursuite de Leslie
    Archer, qui a pris la tête dès l'envol. A cinq tours de la fin, Mingels
    redouble d'effort. En vain, Archer est fort, très fort, et l'avantage de rouler
    en tête joue un rôle incontestable. Le Belge, dès lors, se calme. D'autant
    qu'une 2ème place lui suffit pour asseoir sa suprématie.
    Cette 2ème place, il la
    conserve aisément jusqu'au terme des débats, laissant Leloup, Baeten, Jansen et
    Phil Nex loin derrière lui.



    Fin août. La Suède accueille les moto
    -crossmen européens pour le Grand Prix mais aussi pour le Moto-cross des Nations. En vedette : René
    Baeten, irrésistible à Saxtorp où Mingels termine 7ème seulement et
    Leloup 8ème.





    Source :
    W.Schwilden « 21 titres mondiaux pour nos champions de motocross »



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