Grand Prix France 1968 250cc (1/2)

    Grand Prix France 04/02/2015

    une organisation 100% réussie

    Rédacteur : L'archiviste



    De
    tradition, les Grands Prix de France tiennent en Europe occidentale la première
    place parmi les organisations similaires. Ceci parce que les clubs auxquels la
    FFM confie les épreuves des Championnats du Monde mettent tout en œuvre,
    argent, compétences, goût, idées neuves, pour porter à la perfection le niveau
    de ces compétitions hors-ligne.





    En
    accordant pour la première fois cette année au Moto-Club Thouarsais la
    responsabilité de prendre rang, après Laguépie, Niort, Pernes, Mayenne, etc…en
    tant que promoteur d’une manifestation déjà élevée au plus haut degré de
    standing, La Fédération a parfaitement choisi.





    Le
    club mené de main de maître par le Président Lervois, le Secrétaire Général
    Govin et toute une équipe solide, efficace, soudée entre tous ses éléments, a
    présenté le 12 mai une compétition magnifique dans des conditions idéales.




    Les Soviétiques regardent ensemble éclater la fusée qui libèrera leur drapeau national




    Une
    organisation d’ensemble gigantesque, ne laissant pas la place à la plus petite
    insuffisance, un grand luxe dans le décor, un personnel considérable pour
    pourvoir à tous les besoins, une réception brillante de toutes les
    personnalités présentes, une parfaite compréhension des besoins de tous et,
    au-delà , une qualité sportive exceptionnelle des courses sont là pour témoigner
    du ait que le MC Thouarsais a fait encore gravir un échelon en direction de
    l’idéal.





    Ce
    qui d’ailleurs n’est pas pour étonner : il y a si longtemps que le MC
    Thouarsais en dehors de toute activité officielle, nous donne chaque année la
    définition même d’un brillant motocross international qui, régulièrement,
    s’attire tous les éloges.





    Plus
    de 20 000 spectateurs sont venus cette année voir ce qui leur était proposé
    à un niveau encore infiniment supérieur. Et, parmi ce public immense, quantité
    de motocyclistes venus de France et de l’étranger dans le cadre de la
    Concentration Internationale aussi réussie que le Grand Prix lui-même.





    Une
    foule qui reviendra voir du sport motocycliste, qui comprendra le motocyclisme
    car la manifestation de Thouars lui en a fourni deux images, touristique et
    sportive, aussi attrayantes l’une que l’autre. Aussi suis-je sûr, en disant mon
    admiration au MC Thouarsais pour son admirable succès d’exprimer en ces lignes
    l’opinion générale.





    Maintenant,
    force m’est de parler de la course. Une course sensationnelle, hallucinante
    même par son rythme, par l’intensité des efforts consentis, par l’incroyable,
    par l’audacieuse beauté des efforts consentis par le super-crossman qu’est Joël
    Robert, par ses talentueux adversaires Andersson, Geboers, Arbekov, Bickers,
    Konecy, etc…





    Une
    course, hélas, où il est apparu clairement que même notre champion Jacky Porte
    n’avait pas son mot à dire. Non qu’il ne se soit pas employé, non que ses camarades
    du Team tricolore n’aient pas eux aussi, à une ou deux exception près, essayé
    de faire de leur mieux. Mais ni le métier, ni la préparation, ni le moral inter
    n’y sont !




    MM. Bouvet, Lesueur, Seery et Druet apportent leurs voeux de succuès aux membres de l'Equipe de France




    Heureusement,
    le Président Lesueur, le sélectionneur-manager Marcel Seery, leurs plus intimes
    collaborateurs et, encore, la plupart des membres de la Commission Fédérale de
    Motocross sont clairement conscients des motifs de notre inexistence en matière
    de Championnats du Monde (côté coureurs)et occupés à prévoir les grandes
    réformes qui permettront, dans quelques années, de voter des félicitations non
    seulement aux organisateurs de nos Grand Prix, mais tout autant aux coureurs
    qui porteront le maillot bleu de France, timbré du coq gaulois !





    C’est
    sur cette intime conviction que j’ai quitté Thouars, content pour ce que j’y ai
    trouvé, enthousiaste pour ce que j’y ai ressenti de motifs d’espérer !
    Maintenant, une mention particulière à Gilles Portal et Joël Queirel :
    dans la mesure de leurs moyens, ils ont tout donné d’eux-mêmes, et leur vaillante
    prestation m’a encore davantage convaincu des chances d’avenir d’un motocross
    français enfin compris, aidé, renouvelé !





    La
    course





    On
    connait Thouars : c’est l’un des circuits les plus accidentés, les plus
    difficiles, les plus sélectifs de France. L’un des rares qui obligent encore
    les champions étrangers à s’employer pour y faire un résultat !





    Pour
    ce Grand Prix, la piste a reçu des soins particuliers, qui l’ont adapté au
    nombre et à la qualité des concurrents rassemblés (l’une des listes les plus
    complètes, les plus valables qui puissent se voir au niveau mondial). Mais les
    difficultés sont restées, dans les montées abruptes, dans les descentes
    vertigineuses, heureusement préservées du surcroit de complications qu’eussent
    apportées la boue ou une trop grande poussière.




    Les concurrents franchissent le premier tremplin




    Aux
    essais, le jeune belge Geboers, l’ensemble de la participation soviétique et,
    en règle générale, les motos CZ ont fait la meilleure impression. Thouars est
    fait pour la course en pleine puissance physique et mécanique moins que pour le
    pilotage en finesse ! Et, dans ces conditions, les nôtres ont tout de
    suite donné impression de ne pouvoir jouer leur partie, Jacky Porte même ne
    réussissant qu’un temps très moyen.





    Après
    une présentation originale et solennelle comme le voulait la circonstance, en
    présence de tout l’Etat-Major fédéral, de nombreuses personnalités étrangères
    et françaises , devant un public encore plus immense qu’à l’habitude et sous un
    ciel nuageux avec éclaircies, le super-as belge Joël Robert a pris d’emblée la
    direction de la course, emmenant les coureurs dès les premiers tours de roue.





    Premières
    montées, premières descentes à vous laisser la gorge nouée, mais ici rien à
    craindre, les champions savent tirer leur épingle des pires difficultés et
    aucune chute grave ne sera enregistrée.




    Premier départ des concurrents : Joël Robert mènera sa course de bout en bout




    La
    première manche voit donc d’une part, Joël Robert foncer à mort pour creuser
    l’écart, quelques dizaines de mètres, puis pour le conserver sur un Hallman
    revenu avec une élégante détermination sur une bonne demi-douzaine d’adversaires.





    Un
    peu en arrière de ce combat, des explications incessantes se déroulent entre
    une dizaine d’homme d’où l’Anglais Bickers et le jeune belge Geboers émergent,
    essayant au début de suivre Joël de près. Cependant outre Hallman, le grand
    espoir suédois Hakan Andersson intervient et passe, tandis que le Tchèque
    Konecny, l’Anglais Wade et le Soviétique Arbekov se battent jusqu’à l’ultime
    seconde pour les dernières places d’honneur.





    Chez
    les Français, Queirel a fait le meilleur départ, dans les quinze premiers. Il
    lutte avec une belle volonté, s’accrochant autant qu’il le peut. Mais, mal
    préparé encore à la distance et à la dureté d’une telle épreuve, il doit
    laisser passer après quelques tours Jacky Porte (que tous attendaient bien
    d’avantage dans l’action) et Gilles Portal auteur d’une vaillante remontée.





    Source
    et photos : Moto Revue n°1887 / RCD





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