Notre
pays, dans cette épreuve du Championnat du Monde où il pouvait espérer à bon
droit réaliser une appréciable performance puisqu’elle se court « at home »
n’a guère de chance. N’apprend-on pas que Jean Hazianis, au mieux de sa forme,
s’est sérieusement blessé le weekend end précédent (déchirure musculaire
importante à l’épaule) et que, bien qu’il soit présent, il ne pourra partir,
le médecin le lui ayant interdit !
Reste
donc (et cela, heureusement est solide) nos Bertrand Delpeyrat, René et Robert
Klym, Chuchart, des hommes qui ont fait plus d’une fois la preuve de leur
talent, mais dont les deux premiers seuls sont à nos yeux des coureurs de
Grands Prix. Et c’est pourquoi nous regrettons infiniment l’absence de l’ainé
des Ledormeur, la blessure de P’tit Jean. D’autant que nos adversaires ont nom
Archer, Burton, les frères Rickman, Smith pour les Anglais Baeten, De Soethe,
Jansen, Scaillet, Donnay, Vanderbecken pour les Belges. Lundin, Tibblin,
Nilsson, Gustavsson, Lundell côté Suédois, Clynk et les deux frères Dirks chez
les Hollandais, sans compter quelques Suisses, Autrichiens, Allemands et autres
Finlandais qui, dans cette aventure, n’ont d’autre rôle que de porter à 30 le
nombre de partants.
C’est
selon le temps qu’il aura réalisé durant l’entrainement officiel du dimanche
matin que se placeront les coureurs sur la ligne de départ, le choix de leur
position leur étant laissé libre. L’on voit ainsi se ranger, à 14h30 et un par
un à l’appel de Landureau, Don Rickman qui va au centre, Nilsson, Tibblin,
Derek Rickman, Jansen, Lundin, Lundell, Archer, Burton, etc…lesquels pour la
plupart s’installent vers le milieu de la ligne comme aussi Delpeyrat, 12e
meilleur temps aux essais. Chuchart va à la corde, Robert Klym prend l’extérieur,
Bertrand choisit entre la corde et le centre …comme quoi des gouts et desc
couleurs il en faut pour tout le monde !
En
ce qui nous concerne, nous n’aimons pas que l’on chronomètre les temps aux
essais (en cross cela n’a aucun sens) et nous préférons que les places sur la
ligne de départ soient tirées au sort. Cependant le représentant de la Belgique au jury
international, M.Dillew, seul à revendiquer le système employé à Vesoul, a
obtenu gain de cause car les autres représentants des pays engagés ont laissé
les organisateurs faire comme ils l’entendaient…et ils avaient opté, eux, pour
le chronomètre et le libre choix des places en fonction des temps.
Outre
M.Dillew, siégeaient au jury M.Taylor, représentant comme vous le savez la Grande-Bretagne
alors que Ron Baines, le manager du team international anglais était présent au
parc.
La France avait pour support
M.Guenix, que vous connaissez bien aussi et pour qui ce rôle de juré dans les
Grands Prix n’est pas nouveau. De plus la FFM était à Vesoul et en nombre : MM.Seery
et Bouvet, M.Thibault (de la commission de cross), la représentaient et à défaut
de M.Violet (pourtant annoncé sur les programmes) et deM.Druet, qui devait être
le directeur de la course et que les faux départs de la première manche, le départ
hasardeux de la seconde manche nous firent personnellement bien
regretter !
Enfin,
et cela a été bien sympathique à tous, Gilbert Brassine avec son oncle Marcel,
sa jeune femme et son solide et dynamique jeune héritier ont passé le samedi et
le dimanche avec ceux dont ils partagèrent l’existence bohémienne, au hasard
des circuits, jusqu'à l’année dernière.
Venons-en
à l’épreuve.
Le
circuit de Vesoul, sis sur une hauteur, dans un cadre champêtre aimablement vallonné,
est d’un caractère heureusement varié, alliant la prairie, les passages en sous-bois
et les évolutions à l’intérieur d’une carrière qui fournit aux coureurs
l’occasion d’effectuer de beaux sauts que le public, massé à cet endroit sur
des gradins naturels peut suivre dans leur ensemble.
Comme
dans toutes les carrières, il y à cet endroit un sérieux entassement de
pierraille que les roues projettent au passage…ce qui d’aventure peut faire
mal ! (nous en savons quelque chose depuis cette course !).
A
ceci près, c’est donc d’un beau, d’un vrai circuit de cross qu’il s’agit,
pourvu d’une bonne ligne droite de départ laquelle, prolongée par une large
courbe en montée sur un sol herbu, permet aisément à de nombreux pilotes de se départager
sans risque.
Des
passerelles permettent aux spectateurs de se rendre facilement d’un endroit à
un autre de la piste, élargie sur tout son développement à l’occasion du Grand Prix. De vastes tribunes
abritent les officiels, la presse, les invités d’honneur, un restaurant est
aménagé sur le terrain même (il a servi un excellent menu, chaud, à un prix extrêmement
raisonnable et avec la plus grande diligence ; aussi a-t-il fait des
affaires d’or).
Un
starting-gate est disposé à la hauteur de la ligne de départ. C’est un système à
commande électromagnétique qui le déclenche et cet appareil se montrera d’un
fonctionnement très sûr.
L’ensemble
du circuit de Frotey-les-Vesoul est plaisant à découvrir, le soleil faisant
ressortir sa décoration, très soignée tout au long de la ligne droite qui en
est un peu le cœur.
Des
le matin, d’innombrables véhicules sont canalises vers les vastes parkings par
un service d’ordre de gendarmerie qui s’acquittera de sa tache avec une
efficace courtoisie. Il faudra même utiliser la piste de l’aérodrome voisin du
parc des concurrents pour loger les voitures arrivées en dernier et c’est assez
dire l’affluence qui se presse autour des barrières à l’instant où Landureau commença
à appeler les partants engagés dans le Grand Prix de France.
Passant
derrière la tribune officielle pour nous rendre au parc des concurrents (tres
bien gardé par des commissaires qui, à tous les postes qu’ils occupent,
effectueront leur tache irréprochablement), nous remarquons l’important
dispositif de lutte contre l’incendie installé par les pompiers de Vesoul, qui
ont même apporté avec eux un groupe électrogène.
Cette
initiative sera payante…mais pas du point de vue auquel vous pourriez songer
car il n’y eut aucun incendie au cours de cette journée sportive. Seulement, le
groupe alimentant l’installation de sonorisation considérable mis en place par
Landureau (qui n’a pas la possibilité de recourir au courant électrique distribué
par l’EDF car celui-ci n’arrive pas jusqu’au terrain) est tombé en panne et
notre sympathique speaker a été bien content de pouvoir recourir au matériel
des pompiers pour remplacer celui du MC Haut-Saônois.
Au
parc des coureurs règne l’ambiance internationale des grands tournées et le
beau temps fait fleurir les tenues hétéroclites bariolées, par où la gent
crossman affirme usuellement son amour de la fantaisie.
Tout
le monde est là, en ce qui concerne les grands champions, sauf toutes fois
Johnny Draper côté anglais et Gunnar Johansson chez les Suédois.
Telles
qu’elles sont constituées les équipes ont l’air solide, y compris la notre dans
laquelle se fait sentir néanmoins l’absence (totalement incompréhensible et
inadmissible) de Gérard Ledormeur dont nous voulons croire qu’une autre raison
qu’un contrat de village à honorer l’a retenu loin de Vesoul.
Tout
ce monde sportif se retrouvait bien sûr au bord de la ligne droite quand
Landureau en pleine forme, se mit à l’œuvre, réalisant une performance
dont nous ne l’aurions jamais cru capable, en dépit de l’estime que nous avons
pour sa grande compétence : appeler individuellement 30 coureurs, les
faire choisir la place de leur moto sur la ligne de départ, les placer en arrière
ensuite, pour la présentation, effectuer celle-ci, passer les hymnes nationaux
pour conclure et tout cela en 35 minutes, chrono en main ! Vous non plus
vous ne l’auriez pas cru si, comme nous, nous ne l’aviez vu !
"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-ansi-language:
FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-language:AR-SA">Le préfet de Haute Saône,
le Conseiller Général serrent la dernière main (sur le terrain car, dans la soirée,
ils réserveront tout leur temps aux officiels, présidant remise des prix et
diner et témoignant ainsi d’une sportivité que le préfet expliquera en se référant à la 350 BSA qu’il conduisit avec amour dans sa jeunesse).
Source
et photo moto revue n°1493 / RCD