Grand Prix France 1958 500cc (1/2)

    Grand Prix France 07/10/2013

    A.Chuchart sur les talons de S.Lundin

    Rédacteur : L'archiviste



    N’ayons
    pas peur des mots, nous avons assisté au plus beau et au plus complet des
    Grand Prix, cette saison. Le plus beau car A l’occasion de son 50ème
    anniversaire, le motoclub du Nord avait voulu donner un éclat exceptionnel à la seule manifestation en France qui comptera pour l’attribution d’un
    titre mondial dans le sport motocycliste.





    Le
    plus complet, parce qu’avec lui les pilotes soviétiques ont fait leur entrée au
    sein du Championnat du Monde, ayant précisément choisi notre Grand Prix, notre
    pays pour point de départ dans leur adhésion effective au sein des compétitions
    officielles du monde occidental.





    Belle
    récompense pour tous ceux qui, depuis des semaines, avaient donné tout leur
    temps, avaient consacré tous leurs moyens à la préparation de ce Grand Prix :
    plus de 30 000 spectateurs garnissant les enceintes, vibrant au rythme des
    courses, hurlant à plein gosier au passage des idoles du jour, acclamant à
    chaque tour l’enfant du pays, André Chuchart, licencié du club
    organisateur !





    Ivanov, le Soviétique n'a pu se qualifier

    Initiative
    intelligente de ce club qu’il convient de souligner, lors du passage au secrétariat,
    un jeu de 3 plaques de course réglementaires, peintes au n° qui leur seront
    attribués





    Bien
    que le vent soit froid, le temps est à l’humidité, et, sans être boueuse (car
    la structure du terrain est sablonneuse), la piste parait légèrement glissante.
    Mais quel splendide tracé et surtout quel beau tracé naturel ! Ici c’est à
    du véritable motocross que nous assisterons et qui mènera les coureurs depuis
    une longue et large ligne de départ légèrement en dévers, tapissée d’herbe, à
    de multiples ascensions et descentes à pourcentage varié, tout cela
    entrecoupé de virages tracés sous tous les angles et semé de bosses, de crêtes
    en diagonale principalement vers une montée qui nous rappelle, quoiqu’en plus
    petit, le hill climb de Vienne Sittendorf





    Des
    barrières partout, des bottes de paille en suffisance, une bonne largeur générale
    garantissent le déroulement sportif des courses comme la sécurité des coureurs
    et des spectateurs, au surplus assurés de pouvoir suivre où qu’ils se trouvent
    les évolutions des pilotes.





    Jusqu’ici,
    les Anglais n’avaient guère brillé dans le championnat du monde 1958, où seuls
    figuraient au classement après les 3ers Grands Prix, Peter Taft 4pts, Smith et
    Draper 3pts et B.Martin 2pts. Peut être était-ce la raison pour laquelle ils étaient
    venus en force à Cassel ? Toujours est il que nous comptions 7
    Britanniques au départ, et encore Taft (blessée aux 6 jours d’Ecosse) et
    B.Martin n’avaient ils pu faire le déplacement. Cette importante équipe était
    accompagnée de leur fameux mentor, le major Taylor.





    Les
    Belges n’avaient pas davantage lésiné sur leur représentation dirigée
    par M.Vervloet : on dénombrait en effet, à côté des 3 hommes de base
    que sont Baeten, Scaillet et Rombauts, 5 autres inters de qualité, bien décidés à appuyer les chances de leur leader.





    Chez
    les Suédois, seul manquait l acolyte de Lundin, Gustavsson, déjà défaillant en
    Suisse, comme d’ailleurs le précédent. Enfin, un lot varié de coureurs en
    provenance de l’étranger, parmi lesquels on retenait les noms du Hollandais
    Clynk, et surtout ceux des envoyés de l’URSS, Sokolov et Ivanov, dont les
    prestations étaient attendues avec une grande curiosité. Allaient-ils mieux faire
    que leurs camarades Dezhinov et Pilaev, engagés l’an dernier Laguépie.





    En
    face de ces 27 étrangers, le clan Français se chiffrait à 8 partants, dont 5
    pouvaient éventuellement obtenir un classement honorable, Robert et René Klym,
    Chuchart, Jacquemin et Schmid.





    C'est
    bientôt l’heure de l’action : le départ pour la 1ère des 2 séries
    prévues, qui qualifieront chacune 10 partants, après 15 tours de course.





    Jeff
    Smith est en tête du peloton libéré par le système électrique de départ feu
    rouge-feu vert, ici complété par un feu jaune intermédiaire, qui donne le
    signal de mise en marche des moteurs. Derrière lui viennent Ward, le Belge
    Neri, le champion du Monde Nilsson, Archer, Johansson, etc…





    Bientôt,
    Smith fait le trou, tandis que les positions de précisent plus loin, Nilsson étant
    déjà remonté à la 2ème place, devant Archer, Ward, Johansson, Neri
    qui a du céder un peu de terrain, Cheshire, et notre représentant René Klym,
    qui déploie toute son énergie à se cramponner en si bonne place.



    Jeff Smith, vainqueur de la 1ère série



    Mais
    hélas, Schmid et Jacquemin tournent en queue, victimes d’un sérieux accrochage
    survenu lors du start. Dans la ligne droite extrêmement rapide, Rombauts avait
    pris la tête, immédiatement suivi par Schmid, merveilleusement parti lui aussi :
    malheureusement, le Belge se renversait en abordant la 1ère montée
    du parcours, faisant tomber sur lui notre espoir placé beaucoup trop près pour
    pouvoir éviter l’accident, et Jacquemin survenant alors (en bonne position lui
    aussi) fournissait la 3eme victime de cette chute malencontreuse.
    Rombauts du coup se foulait la cheville et Schmid se contusionnait mais reparti
    courageusement devant Jacquemin, indemne.





    La
    course bien sûr continue, apportant un petit changement avec Archer qui échange
    sa 3ème place pour
    la seconde détenue par Nilsson, qui précède lui même Johansson, Ward assez
    reculé, Cheshire qui maintient sa place, le Belge Cordonnier qui va très bien
    aujourd’hui et tourne devant Neri qui na pas pu suivre le train imposé en tête,
    et René Klym qui est maintenant 9ème et se qualifiera de justesse
    devant un autre Belge Herman de Soete. Ivanov, le Soviétique termine 11ème.





    Il
    ne faudra qu’un tour à Draper, étonnement rapide sur le terrain de Cassel, pour
    ravir à Baeten la 1ère place en seconde série. Et notre Anglais
    prendra très vite une avance considérable tandis que Curtis, l’excellent
    officiel Matchless, reviendra de la 3ème place pour ravir au Belge
    la seconde place.





    Scaillet
    tourne en 4ème place et Lundin est 5ème ayant repris un
    peu depuis le départ et se suffisant de maintenir un faible écart sur André
    Chuchart, qui réduira la distance jusqu’à finir à une seconde du Suédois !





    En
    queue, Clynk, qui a chuté dans les premiers tours semble indifférent à la
    position qu’il occupe, la 15ème, puis la 14ème, puis la 12ème,
    en fin la 11ème, celle-ci jusqu’à l’avant dernier tour. Après quoi
    le Hollandais volant se réveille, ouvre en grand, et saute d’un seul trait l’infortuné
    Sokolov (qui y perdra sa qualification en finale) et le Belge Donnay qualifié
    de justesse en 10ème position !







    Source
    et photos moto revue n°1393 / RCD



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