Enkoping, Lui (et nous-même) Figurez-vous Naturellement, Conséquence Mais n’allez Or, devinez Nous avons Franck Lucas est bien là ! (au centre) entre Helmbold, Friedrichs et Jansen, Robert Apres toutes Pourtant, De long en Pourquoi Rêvions-nous ? Sivert Ericksson, un des nombreux suédois qui se sont taillés la part du lion Pas Nous Gentils, Toujours est-il Source et
c’est une petite ville à proximité de Stockholm, beaucoup plus au nord que les
circuits que nous avions jusque là visité en Suède. Mais ce n’est pas à cette
position géographique que nous avons dû de rencontrer là bas, le froid et la
pluie, car, en réalité, dès les premiers kilomètres, les circonstances atmosphériques
se sont résolument montrées hostiles et les 2 500 km du voyage accompli
par notre méridional Lucas ne lui ont guère laisse le loisir d’abandonner le
bouton de l’essuie-glace que pour saisir un mouchoir !
aurions pourtant bien mérité que cette entreprise soit à l’origine de quelques
bons souvenirs. En effet, il avait fallu beaucoup de persévérance de notre coté,
beaucoup d’esprit sportif chez notre coureur pour que
avant dernier Grand Prix du Championnat du Monde de la petite cylindrée.
d’abord, que l’engagement de Lucas à Enkoping n’a pas été obtenu facilement.
Nous avions bien écris, 3 mois avant le déroulement de l’épreuve, mais ce ne
fut qu’à 2 semaines du grand jour que nous avons été avisés d’un refus sous le
prétexte que le plateau était complet.
nous nous sommes fâchés ! Pour deux excellente raisons ! D’abord, si la
candidature avait été prise en considération quand elle est parvenue aux
organisateurs, ceux-ci n’auraient sûrement pas pu répondre qu’ils n’avaient
plus de place ! Ensuite, nous n’avons pas voulu admettre que notre pays,
qui a reçu pour son compte 4 Suédois à Saint-Quentin et 7 à Pernes-les-Fontaines
se voit interdire la participation au GP de Suède du seul de ses coureurs classé
au palmarès (avec les 2 points conquis au GP d’Espagne).
de notre intervention (mécontente) auprès de M. Gulberg, secrétaire général de
ami le Baron Eric Von Essen, président de la dite, l’engagement de Franck Lucas
fut enfin accepté, télégraphiquement, au tout dernier moment.
pas penser qu’une affaire si mal engagée allait désormais se poursuivre sans
plus de complications. Outre Lucas, nous avions prévu un second coureur, spécialiste
de la petite cylindrée, amateur d’épreuves à l’étranger et qui nous avait lui même
demandé à aller en Suède, contrée si coûteuse à atteindre qu’on imagine mal un
seul coureur s’y rendre pour 500 NF de prime de départ !
ce qui s’est passé, après que nous ayons adressé à ce crossman son bulletin d’engagement
et toutes les instructions nécessaires pour effectuer le déplacement de concert
avec Lucas ? Eh bien ledit pilote nous a carrément laisse tomber !
Comprenez bien : il n’a pas renvoyé à
n’a pas davantage retourné à notre adresse ce document, nous empêchant par la même
de nous retourner vers un autre coureur à la fois pour honorer notre contrat
moral avec les organisateurs suédois et pour rendre le voyage moins onéreux en
ce qui concernait Lucas !
donc appris la carence de notre second candidat qu’au moment de partir, alors
qu’il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Par chance, Lucas, lui,
avait tenu tout de même à respecter sa parole, sinon, après toute cette
histoire avec
nous aurions eu bonne mine !
ces péripéties, en dépit des intempéries, nous avons tout de même découvert
dans le creux d’un après-midi, les plaques indicatrices informant le voyageur
qu’il entrait dans Enkoping. Enfin pensions-nous, les bons moments approchent.
A vrai dire, il pleuvait toujours, mais nous touchions au but et, nous
souvenant des brillantes organisations de Knutstorp, de Malmö, nous nous réconfortions
d’avance en songeant à tout ce qui nous attendait de grand, de bon, de
beau !
bien qu’assures d’être à Enkoping, nous n’étions, hélas pas au bout de nos
peines. Car il fallait trouver le circuit, qu’aucun signe n’indiquait en ville,
qu’aucun fléchage, aucune affiche, aucune banderole ne matérialisait (non plus
que l’organisation elle-même) à nos regards.
large, nous rodions donc à travers la ville, guettant le passant susceptible de
nous renseigner, à supposer qu’il parlât cette langue anglaise, moins connue en
Suède qu’on tend à le croire ici ! Une voiture française devait finir par
attirer notre attention et, après une demi-heure de patrouille en ville, nous
fumes diriges vers la piste, vers un chemin étroit, boueux, sinueux, où Lucas
devait le lendemain, laisser l’antenne radio de son véhicule en tribut aux
basses branches de la végétation ambiante !
diable, d’ailleurs, voulions-nous voir la piste, comme aussi les coureurs
belges ? Pourquoi, puisque aucun entraînement n’était prévu le samedi,
puisque le circuit, encore dépourvu de tous ses aménagements, n’était ni fermé,
ni gardé ?
S’agissait-il du Grand Prix de Suède ? Oui, pourtant, mais d’un Grand Prix
dont le niveau, nous devions le vérifier par la suite, pouvait difficilement se
situer, d’un point de vue général, au niveau de nos bonnes épreuves
nationales !
d’affiches sur les routes, pas de signalisation, des installations embryonnaires,
terriblement insuffisantes en raison du mauvais temps, pas de service d’ordre,
pas de mesure de protection, pas de bureau de la course en ville, personne
pour se soucier des étrangers, dans un pays où la moindre erreur d’appréciation
vous conduit à payer le bifteck-frites 11 Nouveaux Francs et une chambre pour
deux 35 Nouveaux Francs au bas mot !
n’inventons rien : le club organisateur n’avait évidemment pas la moindre
idée de ce qu’on désigne ailleurs sous le nom de Grand Prix et ce que nous
avons vu, vécu, nous permet encore mieux de comprendre pourquoi les crossmens
suédois sont si ardents à l’idée de courir hors de chez eux !
tous ces gens, bien sûr. Mais ce n’est pas avec cela seulement qu’on fait une
grande épreuve, une épreuve capable de marque d’un bon souvenir le passage
d’un étranger ? Assurément pas !
que nous avons rembarqué, que nous avons cherché nos chambres, puis un
restaurant et que, la poche plus légère, l’estomac tout juste garni (pensez
donc à ce prix !) nous sommes allés demander à la nuit l’oubli de nos déceptions.
photo moto revue n°1393 / RCD