Grand Prix RDA 1970 500cc

    Grand Prix Europe 28/04/2013

    Åke Jonsson remporte le GP sans gagner de manche

    Rédacteur : L'archiviste



    Ce week-end le cœur d’Apolda bat au rythme des deux
    temps, dans les rues pavoisées il y a foule et les organisateurs se frottent
    les mains. Entrainement le samedi, course le dimanche, tel est le programme
    proposé.





    Karl Heinz Fisher, notre sympathique confrère du
    journal local « Das Volk » est exténué. C’est lui l’âme de cette
    manifestation sportive, on le rencontre partout où il faut prêter main forte.
    Rien à redire, Karl Heinz et son équipe se sont donné un mal fou, le parcours
    déjà difficile a été agrémenté de quelques améliorations. Les coureurs vont
    avoir besoin de toute leur maitrise.





    L’entrainement commence et de lourds nuages noirs
    couvrent le ciel. Ils sont déjà plusieurs milliers pour assister aux prémices
    de la lutte des géants. Et puis arrive ce qui devait arriver, une bonne pluie
    transforme le « Tannengrund » en patinoire. Il faut avouer que le
    public est stoïque, pas un spectateur ne quitte le circuit avant la fin !





    Toute la nuit, il pleut et les supporters de
    Friedrichs jubilent : plus il pleuvra disent-ils et plus les chances de
    leur champion seront grandes ! Le ciel ne l’entend pas ainsi et au petit
    matin, tout est rentré dans l’ordre, les quelques heures matinales suffisent
    pour que le sol redevienne plus normal. Conscient du changement d’état du sol,
    le jury international décide une répétition de la séance d’entrainement afin de
    permettre aux coureurs de s’adapter aux nouvelles conditions. Peu à peu le
    public arrive et tous les parking sont remplis. Le service d’ordre bloque
    désormais les rues de la ville pour les transformer en voie de stationnement.
    La Police dénombre 12 000 voitures !





    Le terrain prend alors une allure de fête foraine,
    partout des stands ont été dressés, offrant aux 30 à 40 000 spectateurs la
    possibilité de se ravitailler en fruits, boissons et victuailles de toutes
    sortes. Le clou : d’immenses barbecues où rôtissent sur un feu de charbon
    de bois, des Bratwürste (saucisses rôties) et des brochettes qui s’appellent
    ici d’un nom barbare « Schaschlik » et dont le public allemand est
    très friand.





    C’est dans cette atmosphère de liesse que démarre
    la première manche. En tête dès le départ on trouve les Maïco de Jonsson, Weil
    et Bauer et les Husqvarna d’Aberg et du Hollandais Wolsink. Friedrichs mal
    parti, se retrouve en 18ème position. Tout de suite c’est la grande bagarre,
    tout après tour la décision se fait.





    Devant il y a Aberg suivi de Jonsson et de Weil.
    Friedrichs, qui roule comme un diable, revient jusqu’à la 4ème place lorsque
    soudain, au 5ème tour, un cri s’élève de la foule : son champion vient de
    s’arrêter à son stand. Les secondes succèdent aux secondes. Friedrichs
    pourra-t-il repartir ? Oui, mais il a perdu près de 45 secondes et ce au
    fur et à mesure qu’il grignote du terrain, le public reprend confiance et mon
    épaule devient de plus en plus douloureuse, car un quidam que je ne connais pas
    décharge son enthousiasme sur cette partie de ma personne !



    Otakar Toman, 5è de la 1ère manche, tout en style



    Lorsque s’agite le drapeau à damier, on note dans
    l’ordre Aberg, Jonsson, Weil, Allan, Toman. Friedrichs a pu se hisser à la 8è
    place derrière Bauer et Wolsink.





    Après un intermède intéressant, une course
    nationale 250cc gagnée par l’espoir Fisher (encore un poulain de Heinz Ramsch)
    suivi de Frank Heyse, un garçon que l’on vit l’an dernier dans de diverses
    épreuves de Championnat du Monde 500 cc
    et qui, au dire de mes interlocuteurs allemands, est à l’aise sur
    n’importe quelles moto puisqu’il fait même du tout-terrain.





    Ca y est, c’est parti pour la seconde manche !
    Dès le départ Friedrichs prend la tête avec à ses trousses, les trois Maïco. On
    le sent déterminé. Par contre c’est Aberg, qui a raté le coche. Friedrichs
    fonce, prenant un peu plus d’avance à chaque tour. A l’arrière Aberg le pourchasse,
    remontant place après place. On le voit bientôt prendre d’assaut la forteresse
    Maïco. Puis c’est le combat de titans, le public est en délire (et votre
    serviteur, par prudence, a changé de place). Friedrichs dégringole le
    Tannengrund, quelques 30 secondes plus tard Aberg s’y engouffre à son tour…pour
    ne plus revenir. Une fois de plus la sorcière a frappé ! Friedrichs gagne
    alors avec une confortable avance devant Jonsson, Weil, Bauer, Wolsink et
    Toman.



    Paul Friedrichs le héros local, a tout de même gagné la 2de manche



    Alors qu’au mat d’honneur monte le drapeau suédois
    et que retentit l’hymne national du vainqueur, je demande au responsable du
    service de presse ce qu’on aurait fait si un coureur de la RFA avait gagné. Sa
    réponse est nette : en RDA, dit-il, Pour nous il y a deux Allemagnes, deux
    drapeaux, deux hymnes et une réalité. Mr Bruneel qui représente la FIM est
    satisfait de l’organisation d’Apolda et encourage l’équipe à postuler pour le
    prochain Grand Prix des Nations…





    Voici les résultats du Grand Prix :

































































    1



    Jonsson.A



    2-2



    2



    Weil.A



    3-3



    3



    Friedrichs.P



    8-1



    4



    Bauer.W



    6-4



    5



    Toman.O



    5-6



    6



    Wolsink.G



    7-5



    7



    Allan.V



    4-9



    8



    Van Velthoven.J



    11-10



    9



    Krasnotchekov.A



    10-11



    10



    Hoppe.H



    9-13





    Non classés





    Aberg.B



    1-X








    Source et photos : Moto
    Revue n°1991 / Maurice Thys



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