Grand Prix Etats-Unis 1989 250cc

    Grand Prix Amérique du Nord 03/02/2014

    Duel RJ-JMB

    Rédacteur : L'archiviste



    Sur
    la lancée victorieuse de Maracay, Jean-Mi n’a donc pas loupé ce rendez-vous qui
    lui tenait tant à cœur : meilleur temps lors des essais chronos (avec 2
    secondes d’avances sur Johansson, tout comme au Venezuela). En première manche,
    on a longtemps cru qu’il allait enfin mettre un terme à cette hégémonie US qui
    s’abat sur Unadilla depuis 1982 (il faut en effet remonter jusque là pour
    trouver le dernier Européen, en l’occurrence Van Der Ven, vainqueur d’une
    manche).





    Pour
    ne rien vous cacher, on en rêvait même déjà de cette victoire. Imaginez le
    tableau : JMB terminant devant Johnson, sur un terrain entièrement acquis
    à la cause du King Hannah. Impossible d’imaginer de plus belle victoire…Mais
    Jean-Mi a coincé et ce diable de RJ ne l’a pas loupé : « c’est Postema
    qui m’a littéralement cassé le rythme. Sans cela, j’étais tout près de creuser
    définitivement le trou avec Johnson. A cet instant (peu avant la mi-course) je
    me suis brusquement effondré d’un coup
    Bonjour le coup de pompe, j’en pouvais carrément plus, comme cloué sur
    place. Mal aux bras, au dos…la complète, quoi ! » Mais d’esquisser un
    sourire en lançant à la ronde : « les autres n’ont pourtant rien
    compris. Ricky et moi n’étions pas dans la même course, hein ? »





    RJ va passer JMB




    Et
    JMB de réussir dans la foulée son second départ pour boucler le premier tour
    dans le sillage de VDB et de RJ. Joie d’autant plus grande dans le camp
    français, qu’imitant bientôt l’officiel Honda-US, Jean-Mi doublait à son tour
    le Hollandais peu avant la 15è minute. Et si Johnson payait maintenant ses
    efforts de tout à l’heure ? Encore eût-il fallu pour cela que le
    Manosque’s kid ne se mette pas immédiatement au tas, se faisant redoubler par
    VDB, puis par Tichenor. Cependant, reparti le couteau entre les dents à la
    poursuite du jeune officiel Suzuki (qui n’allait d’ailleurs pas tarder à chuter
    violemment), Jean-Mi marquait pourtant un nouveau temps d’arrêt, semblable à celui de tout à l’heure : « là j’ai su que c’était fini, que je ne
    reviendrais plus sur les deux hommes de tête. A partir de ce moment là , je n’ai
    plus insisté et c’est passablement détruit que j’ai terminé la manche… Enfin je
    suis quand même content de ma journée. Surtout de la manière dont j’ai roulé en
    première manche. En seconde, après avoir passé De Berk, j’ai voulu trop vite
    attaquer Ricky, voyant qu’il ne roulait pas super bien. Je suis alors tombé, de
    ma faute. Je réalise malgré tout une bonne opération au classement provisoire
    et c’est le principal ».





    Déçu,
    cependant, de ne pas avoir encore terrassé, l’homme qu’il s’est toujours juré
    de battre un jour : Mister Ricky Johnson ? Et de partir d’un immense
    éclat de rire en me lançant en aparté : « il fait vraiment chier
    ce gros con ! » Venant de sa bouche, et avec l’interprétation toute sudiste
    de cette boutade, c’est assurément le plus beau compliment que JMB pouvait
    adresser à RJ. Aujourd’hui, le maître a encore terminé devant l’élève, mais à quand le revanche ?





    Johnson
    est-il un surhomme ? Cette question peut vous paraître complètement
    déplacée, mais avouez qu’il y a quand même bien lieu de se la poser. Main
    droite dans le sac depuis Gainnesville (5 mars – luxation/entorse des os du
    carpe avec opération à la clef et pose de broches) l’usage qu’en fait Ricky
    depuis son come-back est tout bonnement IN-CROY-ABLE ! En effet, d’après Alain
    Bergès, le kiné des Bayle : « limité comme il est en flexion, d’où un
    handicap important pour la moto, il faut en vouloir à mort et être très, très
    bon pour rouler dans de telles conditions. Interdiction absolue, bien sûr de
    retomber dessus ».





    Malgré
    cela Johnson gagne…Encore et toujours ! Les trois catégories (125, puis
    250 et 500) à Mamooth Mountain pour sa véritable rentrée sur le devant de la
    scène. Puis dimanche dernier, il termine troisième du 250 Outdoor à Buchanan
    (derrière Stanton, mais à égalité avec Ward). Et aujourd’hui il signe un doublé
    imparable à Unadilla remportant ainsi son quatrième GP des USA d’affilée (un
    500 puis trois 250).





    Qu’ajouter
    de plus ? Dans ces cas-là, seul l’intéressé étant à même d’exprimer
    véritablement ce qu’il ressent, laissons lui la parole : « en
    première manche, je me suis d’abord appliqué à ne pas trop me laisser distancer
    par Bayle, sachant qu’il ne pourrait pas tenir son rythme infernal jusqu’au
    bout. Une fois l’orage passé, j’ai essayé de nouvelles trajectoires et je suis
    revenu vite sur lui avant de le passer. Ma main m’a un peu gêné sur la fin mais
    la douleur était encore supportable. Côté condition physique en général, je ne
    suis même pas fatigué grâce à l’énorme travail de fond que j’ai effectué lorsque
    j’étais encore plâtré. Mais que d’étapes parcourues en quatre semaines !
    En effet lorsque j’ai repris la moto, j’étais tout juste capable de gagner la
    catégorie Vétérans sur le circuit de Carlsbad et voilà que je bats ici
    Jean-Michel Bayle, le pilote n°1 du mondial 250. Voilà qui donne tort à mes
    détracteurs – qui commençaient à faire de Stanton l’incontestable nouveau n°1
    -, lesquels pensaient bien haut : oh, Ricky, c’était un pilote rapide mais
    ce temps est maintenant révolu…





    Désolé,
    messieurs, je ne suis pas encore mort ! A 100% de ma forme, sur n’importe
    quelle piste du monde, je ne crains personne. Je suis le meilleur… »





    Actuellement
    y a-t-il encore quelqu’un pour pouvoir oser prétendre le contraire ?
    Certainement pas nous…





    Voici
    le résumé des courses :





    La
    pole est signée JMB en 2’20’’123 devant Johansson (décidemment très véloce aux
    chronos) 2’22’’024, puis VDB 2’22’’769 et RJ 2’23’’021.





    Peter Johansson deuxième de la pole




    Superbe
    holeshot de JMB qui devance Johnson, Van de Berk et O’Mara. VDB disparaissant
    rapidement sur problème d’allumage, le tandem JMB-RJ fait le trou. O’Mara est
    seul troisième.



    Gêné
    par des attardés, autant qu’asphyxié par son formidable début de course, Bayle
    cède le commandement à Johnson lors de la 24è minute de course. Viennent
    ensuite : O’Mara, Vehkonen, Johansson, Smith et Van Doorn.





    La
    fin de course se déroule sans problème pour Ricky, qui l’emporte avec 23
    secondes d’avance sur Jean-Mi. Vehkonen hérite finalement de la troisième
    place, O’Mara tombant en panne d’essence dans le dernier tour.





    En
    deuxième manche, au tour de VDB de réussir la meilleure envolée, devant Johnson
    et Bayle. Durant trois tours, John, Ricky et Jean-Mi restent dans cet ordre.
    Johnson double alors De Berk, bientôt imité en cela par JMB, lequel se répand
    aussitôt et repart 4è, derrière RJ, le Hollandais et Tichenor.





    A
    mi-course, JMB est revenu 3è, Tichenor ayant disparu sur chute. Dymond vient de
    doubler Vehkonen pour la quatrième place.





    Pekka Vehkonen, troisième du GP reste au contact de JMB au général




    Profitant
    d’une chute de Johnson, De Berk hérite momentanément du leadership à deux tours
    de la fin. Pas pour bien longtemps, VDB chutant à son tour devant le forcing de
    RJ. L’Américain gagne donc avec 11 secondes d’avance. Sur l’officiel Yamaha et
    34 sur JMB, qui termine bien fatigué.







    Voici
    le classement du Grand Prix :









    Source
    et photo : moto revue n° 2904 P.Boulland



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